Le stress peut être un bon moteur dans la vie et nous garder motivé à agir tant qu’il ne dépasse pas certaines limites (« eustress »). Ce qui favorise le « mauvais stress », c’est lorsque continuellement, nos exigences excèdent nos ressources. Voilà pourquoi il est important de non seulement repenser ses exigences, mais également d’augmenter ses ressources.
Le fait de vivre est stressant par nature. Il n’est donc pas possible d’être zen tout le temps. L’idée serait plutôt d’apprendre à répondre au stress différemment.
Parfois et, heureusement, le fait d’agir directement sur son comportement suffit à retrouver l’équilibre. Si malgré tout, vous sentez un blocage à la mise en place de ces quelques conseils, il peut être pertinent d’examiner ensemble votre contexte relationnel (couple, famille, travail, …) et particularités intrapsychiques (perfectionnisme, anxiété, « besoin de tout contrôler »,…) qui entretiennent et nourrissent un tel niveau de stress au quotidien.
Voici 9 conseils d’ordre psychologique pour restaurer l’équilibre entre ses ressources et ses exigences et ainsi, mieux agir sur son stress :

1. Identifier et séparer ce qu’on peut changer de ce qu’on ne peut pas : « Je peux changer ma tenue ; je ne peux pas changer la météo ». C’est apprendre à accepter de ne pas tout contrôler, garder ce que l’on peut et laisser de côté le reste. Comme lorsque l’on tente de retenir le sable qui s’écoule de sa main, il est inévitable qu’une partie de lui ne s’échappe, accepter cela permet de ne pas se laisser aller à la frustration ou de tout lâcher.

2. Agir sur les petits tracas du quotidien: réparer un évier qui coule, changer une ampoule, trier ce qui est inutile, … Des études sur le bonheur ont démontré qu’agir sur les petites choses du quotidien qui nous irritent à la longue, nous aide à nous sentir plus heureux et zen. Cela donne un sentiment de contrôle et permet de ne pas rajouter des gouttes à un vase déjà trop plein, tout en améliorant sa qualité de vie.

3. Bannir autant que possible les « TO-DO lists ». Elles sont rarement réalistes et apportent souvent plus de pression et de découragement qu’autre chose.
Prenez le temps d’organiser vos tâches, de les distinguer entre « importantes/pas importantes » et « urgentes/non-urgentes », de déléguer ce qui peut l’être, de penser « petits pas » plutôt qu’aboutissement d’un projet et, prévoyez du temps pour l’imprévu et la surprise.

4. Écouter ce que votre corps vous dit, pas juste votre tête : ces tensions dans la nuque, cette boule dans la gorge, ces jambes qui ont la bougeotte : Est-il temps de s’arrêter ? de respirer dehors/de marcher ? De faire quelque chose seul.e ou de chercher la compagnie des autres ?

5. Oser affronter et se poser en face de ce qu’on évite : l’évitement soulage à court terme, mais emprisonne à long terme. C’est un des processus qui renforcent le stress. Contrairement à l’autruche, il faut sortir la tête du sable pour se rendre compte que la menace n’est pas si grande et qu’on va s’en sortir.
Un des évitements les plus fréquents est l’évitement du dialogue lors d’un désaccord, de peur que le conflit endommage la relation. C’est pourtant le contraire, savoir dire les choses renforce une relation, surtout si nous apprenons à dire les choses sans que ni l’un ni l’autre ne soit jugé comme « nul » ou dans l’erreur. On peut apprendre à communiquer sans provoquer de rupture dans la relation.
L’évitement peut prendre des formes très différentes : il peut se présenter sous la forme de l’hyperactivité (« workaholism », le « bougisme », passer d’une chose à l’autre sans jamais terminer ce qu’on commence, se saturer d’informations via réseaux sociaux ou d’écrans divers). Il peut également prendre une forme moins évidente à détecter : la rationalisation ou l’analyse perpétuelle de ses émotions/pensées est une manière d’éviter de les ressentir et de les vivre. Enfin, l’évitement peut prendre la forme opposée de l’hyperactivité : le désengagement : ne plus rien faire, dire « non » à tout, rester au lit ou devant des séries toute la journée. Ces pratiques ne sont pas « mauvaises » en soi, si elles se présentent périodiquement, mais il est important de les reconnaître si elles font partie de nos habitudes de vie, car il y a des chances qu’elles soient à l’origine de ce qui maintient le stress dans le temps.

6. Développer sa capacité à lâcher prise en pratiquant la méditation et notamment la pleine conscience. Il est, en effet, aujourd’hui reconnu par la communauté scientifique que la pratique de cette dernière permet de faire baisser l’impulsivité et les ruminations et que, de surcroît, elle cultive la capacité de prendre du recul et d’être plus souple envers soi-même et les autres. Il s’agit de se donner le temps et la liberté de conscientiser ce qui se passe en soi et autour de soi. Vous pouvez commencer par le fait de sentir votre respiration. L’objectif n’est pas de la changer, mais juste de l’observer. Vous la changerez naturellement, si nécessaire, sans devoir vous forcer.

7. Accepter de vous laisser aller sans jugement : besoin de repos, d’amusement, de légèreté, de régresser, de jouer, de vous détendre à votre façon ?

8. Créer quelque chose de ses propres mains ou son corps : colorier, sculpter, dessiner, jouer de la musique ou danser spontanément, laisser aller vos émotions et états d’âme, apprenez à vous détacher du résultat.

9. Se décentrer de soi-même : se mettre en relation et s’intéresser réellement aux autres, à la nature, observer les animaux, … permet de relativiser et d’éviter « l’effet entonnoir » où l’on n’est obnubilé.e que par ce qui nous préoccupe. Restez ouvert et curieux vis-à-vis de ce qui se passe autour de vous et sans vous… Se sentir indispensable est aussi un piège classique…